Troubles urinaires
Les troubles urinaires (aujourd’hui nommés Symptômes du Bas Appareil Urinaire ou SBAU) représentent le motif de consultation le plus fréquent en Urologie. Ils peuvent toucher les Femmes comme les hommes, à tout âge de la vie.
On distingue les troubles dits « de la phase de remplissage » des troubles dits « de la phase mictionnelle ». Ces différents symptômes peuvent se retrouver isolément ou coexister. Dépistés à l’interrogatoire par votre urologue, ils représentent le premier élément d’orientation diagnostique sur lequel va se reposer le praticien pour choisir quels examens complémentaires il devra prescrire.
Troubles de la phase de remplissage : Pollakiurie (mictions fréquentes avec de petits volumes d’urine), Polyurie (fréquence et volume de miction trop importants sur 24H), Nycturie (mictions multiples la nuit), impériosités/urgenturies (sensation pressante voire irrépressible de besoin d’uriner), incontinence (émission involontaire d’urines ne suivant pas immédiatement une miction)
Troubles de la phase mictionnelle (et post-mictionnelle) : Dysurie (difficulté à la miction), Diminution du jet, Gouttes retardataires (gouttes d’urines expulsées involontairement juste après une miction), Mictions polyphasiques (débit urinaire variant lors d’une même miction pouvant aller jusqu’à l’arrêt et la reprise des urines au sein d’une même miction)
Les causes de ces troubles urinaires sont multiples : infection, obstacle sous vésical (principalement l’Hypertrophie Bénigne de Prostate), irritation locale (tumeur, séquelles de traitement comme la radiothérapie…) ou origine neurologique.
Lors de votre consultation avec un urologue de l’IUPP pour des troubles urinaires, après l’interrogatoire et l’examen clinique réalisé par le praticien il pourra vous être prescrit des examens réalisés le plus souvent sur place par notre équipe ou par nos confrères exerçant au sein de l’Hôpital Privé des Peupliers : débitmétrie urinaire, bilan biologique, imagerie (échographie ou scanner réalisés en radiologie), fibroscopie vésicale voire bilan urodynamique.
HYPERTROPHIE BENIGNE DE PROSTATE (HBP)
Organe uniquement masculin, la prostate est une glande de forme vaguement sphérique située immédiatement sous la vessie et traversée par le canal de l’urètre. Reliée en arrière aux vésicules séminales qui fabriquent le sperme, son rôle principal est de permettre l’éjaculation.
Physiologiquement elle va augmenter de volume sous l’effet de la testostérone tout au long de la vie pour le plus souvent atteindre un volume « critique » à partir de 45-50 ans, âge auquel elle commence à comprimer le canal de l’urètre qui la traverse Elle peut alors créer des troubles urinaires gênants pour le patients voire des complications. Siégant au niveau de la partie centrale de la prostate qui entoure directement l’urètre (zone de transition), l’adénome qui se développe entraine un obstacle à l’écoulement des voies urinaires, responsable de SBAU chez 30 % des hommes de 45 à 60 ans et 80 % des hommes de plus de 70 ans.
Le risque évolutif d’une HBP non traitée est l’apparition de complications. Les plus fréquentes et/ou les plus graves sont les infections urinaires à répétition, la rétention aigue des urines, les calculs vésicaux, les diverticules vésicaux, l’hydronéphrose, l’insuffisance rénale chronique obstructive, l’hématurie récidivante. L’HBP n’est pas un état précancéreux, l’augmentation du volume de la prostate n’expose pas à un risque accru de cancer de prostate.
Le traitement de l’HBP ne se fait qu’en présence de symptômes ou de complications. Le volume prostatique n’est pas à lui seul une indication thérapeutique.
En l’absence de symptômes gênants votre urologue vous proposera donc une simple surveillance, avec la réalisation régulière d’examens pour s’assurer de l’absence d’évolution vers des complications.
En cas de symptômes, le traitement de première intention est le traitement médical. Il existe plusieurs classes de médicaments en fonction de l’importance de la gêne des patients : les extraits de plante pour les symptômes légers, les alphabloquants lorsque la gêne est plus importante ou en cas de rétention aiguë d’urine, les inhibiteurs de la 5alpha-réductase chez certains patients. Les traitements médicamenteux peuvent avoir des effets secondaires (notamment une diminution du volume des éjaculations) et l’objectif de votre urologue sera de trouver avec vous le bon équilibre entre les avantages et les inconvénients du traitement. Tant qu’ils sont efficaces ces médicaments doivent être pris en continu.