Calculs urinaires
La maladie lithiasique est une pathologie fréquente qui touche environ 10% de la population (2 hommes pour 1 femme) en France, dont la prévalence augmente chaque année.
Les calculs (ou lithiases) sont des pierres, plus ou moins grosses, plus ou moins dures en fonction de leur constitution (oxalate de calcium, acide urique ou phosphatiques). Ils se composent de sels minéraux et d’acides présents en trop forte concentration dans l’urine et qui forment des cristaux (on parle de cristallisation). Parfois, les cristaux deviennent des calculs. Environ 85 % des calculs sont composés de calcium, les autres étant composés de différentes substances, telles que l’acide urique, la cystine ou la struvite.
Dans 90% des cas, les calculs (ou lithiases) se forment dans le rein. Leur taille est très variable, allant de quelques millimètres à plusieurs centimètres de diamètre. La plupart d’entre eux (80%) s’éliminent spontanément en passant à travers les divers conduits du système urinaire et n’entraînent que peu de symptômes. Cependant, les uretères, situés entre les reins et la vessie, sont des conduits de très petit calibre. Un calcul formé dans le rein, qui est en transit vers la vessie, peut facilement obstruer un uretère et ainsi causer de vives douleurs. C’est ce qu’on appelle la colique néphrétique.
Les calculs rénaux peuvent être la conséquence d’un grand nombre de facteurs. Le plus souvent, ils sont dus à un manque de dilution des urines, c’est-à-dire à une consommation trop faible d’eau. Une alimentation déséquilibrée, trop riche en sucre ou en protéines, peut également être en cause. Dans bien des cas, on ne retrouve toutefois pas de cause précise pouvant expliquer la formation des calculs. Plus rarement, une infection, certains médicaments, une maladie génétique (comme la fibrose kystique ou l’hyperoxalurie) ou métabolique (comme le diabète) peuvent entraîner la formation de calculs urinaires. De même, les malformations des voies urinaires peuvent être en cause, surtout chez les enfants.
Symptômes
Les symptômes liés aux calculs sont variables. Parfois, le calcul est découvert fortuitement au cours d’un examen radiologique mais il peut être responsable de symptômes urinaires (sang dans les urines/hématurie, envie fréquentes d’uriner/pollakiurie…). Il peut aussi être responsable de douleur lombaire ou abdominale, voire d’une colique néphrétique. Les calculs peuvent aussi entraîner une insuffisance rénale aiguë ou chronique.
TRAITEMENT MÉDICAL
La prise en charge médicale des calculs urinaires se fait à plusieurs niveaux :
– la prise en charge médicale de la colique néphrétique : l’objectif est alors de traiter la douleur par des anti-inflammatoires et des antalgiques usuels. Un traitement par alpha-bloquant peut etre proposé dans certains situations (calculs de petites tailles et bas situés) afin de favoriser l’expulsion spontanée des calculs (on parle de thérapie expulsive)
– la prévention des calculs : la base de la prévention repose sur l’alimentation. Il est recommandé de boire 2 litres d’eau par jour, de consommée 2 à 3 produits laitiers par jour, d’éviter les excès en sel, de consommer 1 aliment riche en protéines animales maximum par jour et de limiter les aliments riches en calcium (chocolat, cacao, arachides, thé et certains légumes). Un consultation auprès d’un diététicien est souvent proposée
– cas particuliers des calculs d’acide urique : ce type de calcul se forme dans des urines acides. Il est recommandé de boire 1 litre d’eau de Vichy par jour afin de rendre les urines moins acides (on parle d’alcalinisation des urines). Un traitement médical à base citrate de potassium peut également être prescris.
– Les calculs d’origine organique : en fonction de la pathologie isolée responsable des calculs, une prise en charge médicale spécialisée auprès d’un néphrologue ou d’un endocrinologue peut être nécessaire.
Fiche d’information de l’Association Française d’Urologie : https://www.urofrance.org/wp-content/uploads/2021/12/hygieno-dietetique-calculs-1.pdf
Traitement chirurgical
Il existe de nombreux traitements des calculs. Le choix du traitement dépend de plusieurs éléments : le caractère urgent, la taille du calcul, la localisation du calcul, sa densité. L’ensemble des techniques existant à ce jour est disponible au sein de notre centre et pratiquée par l’ensemble des praticiens.
Lithorie Extrac-Corporelle (LEC)
Avec cette technique, le calcul est fragmenté à l’aide d’ondes de choc administrées de l’extérieur à l’aide d’une machine (lithotripteur). Le calcul est repéré en réalisant des radiographies ou une échographie au début et pendant de la procédure. Les fragments du calcul sont ensuite éliminés par les voies naturelles, sous forme de sable.
Ce geste est réalisé en ambulatoire, sous sédation (ne nécessite pas la réalisation d’une anesthésie générale).
Il vous sera demandé de tamiser vos urines les jours suivants.
Le principal risque de cette intervention est la colique néphrétique, dans le cas où un volumineux fragment de calcul se bloquerait dans l’uretère.
Ce traitement est adapté aux calculs de densité modérée (inférieur à 1200 UH), situé dans le rein, dans la partie haute ou basse de l’uretère.
Ureteroscopie
Il s’agit d’un traitement endoscopique (par les voies naturelles, pas de cicatrice).cictarice). Cette intervention est réalisée à l’aide d’un urétéroscope, (constitué d’une caméra et d’un canal opérateur permettant le passage d’instrumentsd’instrument ou d’une fibre laser pour détruire le calcul). Le principe de l’intervention est de remonter dans les voies urinaires : la caméra est introduite dans la vessie en passant par l’urètre, les uretères sont alors repérés et l’urétéroscope est alorsensuite introduit dans les uretères jusqu’au contact du calcul (soit dans l’uretère, soit dans le rein). Le traitement des calculs de l’uretère se fait à l’aide d’un urétéroscope rigide alors que les calculs rénaux se traitent à l’aide d’un urétéroscope souple.
La réalisation d’une urétéroscopie s’accompagne classiquement de la pose d’une sonde JJ (sonde interne entre le rein et la vessie) en fin d’intervention. Cette sonde est alors retirée dans un second temps (généralement la semaine suivante) sous anesthésie locale voire générale.
Dans certains cas, l’intervention n’est pas réalisable : en effet, l’uretère l’urétéroscope est parfois trop laisser passer l’urétéroscope jusqu’au rein large pour être introduit dans l’uretère et remonter jusqu’au rein. Dans ce cas, une sonde JJ est placée, permettant de « préparer » l’uretère (en favorisant sonous élargissement) et une nouvelle intervention est réalisée 2 semaines après.
Cette intervention est réalisée en ambulatoire, sous anesthésie générale.
Nephro-lithotomie Percutanée (NLPC)
Il s’agit d’un traitement invasif qui consiste à introduire une caméra dans les cavités rénalesein en passant par le dos, à travers la peau et le tissu rénal. Le rein est repéré par échographie et un tube est introduit directement dans le rein. Par ce tube est ensuite introduit un néphroscope (qui associe une caméra et un canal opérateur). Le calcul est alors repéré par la caméra et détruit sous contrôle de la vue. En fin d’intervention, une sonde est placée dans le rein et extériorisée dans le dos ; cette sonde est retirée avant la sortie de l’hôpitalétablissement de santé. Ce traitement est réservé aux calculs de plus de 20 mm.
Chirurgie ouverte
Il s’agitr d’une solution de dernier recours, exceptionnellement utilisée de nos jours.
Foire aux questions
Un calcul est il toujours douloureux ?
Qu’est-ce qu’une colique néphrétique ?
Pourquoi n’opère t-on pas les calculs en urgence ?
Qu’est ce qu’une sonde JJ ?
Fiche d'information sur les sondes JJ